Par Le Figaro avec AFP
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À quelques jours de la COP29, qui a lieu du 11 au 22 novembre en Azerbaïdjan, le gouvernement travailliste a sollicité l'avis de la Commission sur le changement climatique (CCC) sur son plan de réduction des émissions de CO2.
Le Royaume-Uni devrait s'engager à réduire sesémissions de gaz à effet de serred'au moins 81% d'ici 2035, ce qui enverrait un signal fort au niveau international, a recommandé samedi l'organisme indépendant chargé de conseiller le gouvernement britannique. À quelques jours de laCOP29, qui a lieu du 11 au 22 novembre en Azerbaïdjan, le gouvernement travailliste a sollicité l'avis de la Commission sur le changement climatique (CCC) sur son plan de réduction des émissions de CO2, ou «contributions déterminées au niveau national» (NDC).
En tant que signataire de l'Accord de Paris sur le climat de 2015, le Royaume-Uni doit en publier une version actualisée avant février 2025, qui couvrira la décennie à venir. «Au vu des dommages climatiques déjà observés dans le monde, l'objectif d'une réduction des émissions de 81% d'ici 2035 constitue le bon niveau d'ambition», a déclaré le professeur Piers Forster, président par intérim du CCC, dans une lettre au ministre de l'Energie Ed Miliband. «Notre rapport montre que cela peut être fait d'une manière qui profite à l'emploi et à l'économie», a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni s'est déjà engagé à réduire ses émissions de 68% d'ici 2030 par rapport à 1990, et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Il est «actuellement à près de 50% de réduction des émissions», indique à l'AFP la climatologue Corinne Le Quéré, membre du CCC et ancienne présidente du Haut conseil pour le climat. Le gouvernement britannique va étudier cette recommandation et pourrait, selon elle, profiter de la COP29 pour dévoiler sans attendre son objectif 2035.
Doug Parr, un responsable de Greenpeace UK, a lui espéré que le gouvernement «vise encore plus haut» pour montrer l'exemple et «reconnaître la responsabilité historique du Royaume-Uni en tant que grand pays pollueur». Ces NDC seront au coeur des discussions de la COP30 au Brésil fin 2025. Il s'agit des documents «les plus importants» produits depuis le début du siècle, a affirmé le chef de l'ONU Climat Simon Stiell.
Leadership mondial
L'action climatique des Etats doit faire un «bond en avant» dans les prochains mois, sinon l'espoir de maintenir le réchauffement planétaire à moins de 1,5°C «sera bientôt mort», a alerté l'ONU jeudi dans un rapport pointant l'absence de progrès significatifs depuis un an. «Fixer un objectif ne suffit pas. Le Royaume-Uni doit tenir ses engagements internationaux par des actes au niveau national», a souligné le CCC dans sa lettre.
Ces experts climat appellent les travaillistes britanniques, arrivés au pouvoir début juillet, à «prendre d'urgence des mesures» pour accélérer sur l'électrification du transport routier, du chauffage des bâtiments, et sur la restauration de la nature et des forêts. Corinne Le Quéré souligne également que le Royaume-Uni n'est «pas sur la bonne voie à l'heure actuelle» pour son prochain palier de réduction de 68% des émissions d'ici à 2030, en dépit de récentes mesures sur l'énergie éolienne ou la sortie du charbon.
«Nous devons voir l'engagement du gouvernement en faveur du climat se refléter dans le prochain budget», qui sera dévoilé mercredi, a aussi plaidé Piers Forster. Mais ses espoirs risquent d'être déçus car le Premier ministre Keir Starmer a fait savoir que ce premier budget travailliste devrait être «douloureux», avec hausses d'impôts et coupes dans les dépenses.
«Je n'ai aucun doute que le Royaume-Uni peut à nouveau être un leader sur la scène internationale - tant en actes qu'en paroles», a toutefois estimé M. Forster. En septembre 2023, les experts du Climate Action Tracker (CAT) avaient jugé les objectifs britanniques «insuffisants», et accusé le gouvernement conservateur de l'époque de «détruire les ambitions de longue date du Royaume-Uni».
Le gouvernement de Rishi Sunak avait rétropédalé sur des politiques phare, et suscité la colère des écologistes en accordant de nouvelles licences d'exploration pétrolières et gazières en Mer du Nord. «Le Royaume-Uni a perdu une partie de son leadership dans les dernières années (...) mais le travail en amont de la COP21 de Glasgow a démontré que quand il s'y met, il est capable de faire bouger les lignes au niveau international», souligne Corinne Le Quéré.